Accueil > Burkina Faso > Politique > Burkina : le pays connait « un grave recul démocratique » selon le CFOP

Burkina : le pays connait « un grave recul démocratique » selon le CFOP

lundi 30 mai 2016


Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 30 mai 2016 au cabinet de Zéphirin Diabré à Ouaga2000,le Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) affirme que le pays connaît « un grave recul démocratique », avec les violences qui ont émaillé le scrutin et des tentatives de fraude massive. Concernant la situation nationale, le CFOP déplore la vulnérabilité de l’Etat burkinabè sur le plan sécuritaire et la « défaillance » du système judiciaire.

Face à la presse ce lundi 30 mai 2016,le Chef de File de l’Opposition Politique burkinabè (CFOP) dénonce l’état de la corruption électorale. Pour l’opposition, il y a eu des cas de distribution de billets de banque par le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), dans certaines localités du pays. A cet effet, Maître Gilbert Noel Ouédraogo de l’ADF/RDA prend l’exemple du village de Youba dans le Yatenga où, selon lui, « le MPP a distribué 100 sacs de riz la veille des élections et a offert un chèque de cinq millions 500 mille FCFA pour acheter la conscience des électeurs ». Aussi, le CFOP estime que « le président du Faso doit apprendre à mettre de l’ordre dans sa propre maison  ».« A cette allure, le plus riche achètera le pays comme un bien ! » ; ironise Zéphirin Diabré avant d’ajouter que les partis de l’opposition ont été pénalisés car leurs fonds ont été décaissés à quatre jours de la fin de la campagne.

La « vulnérabilité » de l’Etat sur le plan sécuritaire et la « défaillance » du système judiciaire

L’opposition dit avoir inscrit dans son agenda une nouvelle façon d’agir : s’intéresser aux questions sociale, économique et judiciaire. De ce fait, le CFOP pointe du doigt « la faiblesse » du système sécuritaire. « Depuis l’attaque terroriste à Splendid Hôtel, les enquêtes n’avancent pas, alors qu’en Côte d’Ivoire, on voit des résultats concrets avec l’arrestation des terroristes », indique le CFOP.
Par ailleurs, le système judiciaire n’a pas été épargné par l’opposition qui se dit très vigilante sur les dossiers sensibles (Thomas Sankara, Norbert Zongo, Dabo Boukary et Salifou Nebié) qui trainent toujours en justice. « S’il y a une institution qui n’a pas encore fait son insurrection au Burkina, c’est la justice », affirme Victorien Tougouma du MAP. Et Zéphirin Diabré de conclure que « l’opposition ne permettra pas un déni de justice, ou une justice bâclée sur les crimes de sang ».

Sidnooma Delaforce OUEDRAOGO