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DEFENSE DES ACQUIS DE L’INSURRECTION : « Non aux manœuvres dilatoires (...) pour bloquer les dossiers de crimes de sang et de crimes économiques ! »

dimanche 17 juillet 2016


Ceci est une déclaration de la Coordination des comités de défense des acquis de l’insurrection populaire de la ville de Ouagadougou parvenue à notre rédaction.


Depuis l’ascension au pouvoir de Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, suite aux élections couplées présidentielles et législatives de Novembre 2015, remportées par le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), avec le soutien de ses alliés de l’Alliance des partis et formations de la majorité présidentielle (APFMP) (UNIR/PS, FFS, PAREN, PDP/PS, PDS/METBA, etc.), les autorités judiciaires ont procédé discrètement à la mise en liberté provisoire de plusieurs dignitaires du régime de Blaise Compaoré (les ex-maires Salia Sanou, Zakaria Sawadogo, Basile Kaboré, Pascal Tiga Ouédraogo, les ministres Jérôme Bougouma, Jean-Bertin Ouédraogo, le président du CDP Eddie Komboigo, le commandant par intérim de l’ex-RSP Aziz Korogo, etc.), présumés coupables de crimes économiques et de crimes de sang. Aussi, des décisions de justice impopulaires telles que l’annulation du mandat d’arrêt contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne : Guillaume Soro, et la révocation de deux juges près le Tribunal militaire suscitent l’inquiétude et la colère des populations des villes et des villages burkinabè. Toutes les libérations et les décisions suspectes se sont produites sans que des justifications sérieuses ne soient données à l’opinion publique nationale. Cette situation augmente la douleur du peuple burkinabé, en général, et des familles des victimes meurtries par les assassinats de leurs proches, en particulier, tout comme elle compromet sérieusement leur soif de vérité et de justice.
Les multiples interviews et conférences de presse du Président Faso et de son ministre de la Justice, Réné Bagoro, pour justifier l’annulation du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, la libération des dignitaires de la IVème République et les remplacements du juge d’instruction civil délégué au Tribunal militaire et du commissaire du gouvernement près ledit Tribunal n’ont convaincu ni les professionnels de justice (cf. la déclaration du comité intersyndical des magistrats publiée le 11 mai 2016 par un journal en ligne, lefaso.net) ni le peuple insurgé et résistant. Au contraire, les shows médiatiques du pouvoir n’ont fait qu’attiser le sentiment d’injustice et doucher les maigres espoirs de dénouement de certains dossiers judiciaires emblématiques pendants, nés de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse au coup d’État perpétré à contre-courant de l’histoire par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Les réactions d’indignation et les protestations d’organisations de la société civile, de partis politiques et des populations sont symptomatiques de la vigilance et de la résistance citoyenne et populaire à la volonté manifeste du pouvoir du MPP de remettre en cause l’indépendance de la magistrature, et par conséquent, contrôler, voire bloquer le traitement sérieux et diligent des dossiers de crimes économiques et de crimes de sang (Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune, Thomas Sankara, Dabo Boukary, Salifou Nébié, les victimes de l’insurrection populaire et du putsch du RSP, etc.). La dénonciation et le refus de domestication de la Justice par le pouvoir sont explicitement affirmés dans une déclaration, signée par les chefs des juridictions du premier degré du Burkina Faso, publiée le 17 juin 2016 par lefaso.net. En voici un extrait :
« […] le chef de l’Etat qui est ministre de la Défense, a estimé qu’au regard de la situation, il avait besoin de mettre un autre commissaire du gouvernement avec qui il peut travailler facilement […] ”le Président du Faso pourrait travailler plus facilement” comme déjà entendu, nous comprenons alors que c’est juste le vocabulaire de l’exécutif qui a changé, dans la mesure où les précédents recherchaient des « juges acquis ». Le peuple mériterait alors que cette option des nouvelles autorités lui soit expliquée, car la lutte pour l’indépendance de la justice bien comprise, c’est d’abord celle du peuple dans son ensemble dont la société civile, les partis politiques, avant d’être celle des magistrats. Un tel courage aura l’avantage de faciliter la compréhension quant à la stratégie de remise en cause des acquis de l’insurrection. Mais nous osons croire que l’histoire relativement récente qui est celle du Burkina Faso dissuadera vite de telles velléités ».
Cette sortie courageuse des magistrats révèle le malaise profond de la Justice burkinabé – notamment les professionnels de justice honnêtes, démocrates et progressistes – engluée dans des contradictions profondes, et tiraillée entre les tentatives de caporalisation de l’institution judiciaire par le nouveau-ancien régime et l’inébranlable aspiration profonde du peuple burkinabé à la liberté véritable et à la justice sociale.
Camarades militants et sympathisants,
Démocrates sincères, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Peuple insurgé et résistant du Burkina Faso,

La Coordination des CDAIP élève la voix et s’insurge contre la volonté du régime du MPP et de ses alliés de perpétuer l’impunité et le déni de justice. Elle proteste et refuse fermement les tentatives de liquidation des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch, chèrement conquis par notre peuple dans la sueur, le sang et la douleur. Ainsi, elle exige du pouvoir de Rock Marc Christian Kaboré :
  L’audit sérieux de la gestion de toutes les anciennes communes du Burkina, notamment celle ayant trait aux lotissements ;
  L’arrestation et le jugement sans condition des maires et conseillers impliqués dans des deals et détournements de parcelles ;
  L’audit des différents organes de la Transition ;
  Le retrait pur et simple des parcelles détournées et leur réattribution aux véritables bénéficiaires ou aux populations nécessiteuses ;
  Le traitement sérieux et diligent de tous les dossiers de crimes économiques et crimes de sang, commis avant et pendant l’insurrection populaire et la résistance victorieuse au putsch et sous la Transition.
La Coordination ne ménagera aucun effort pour la défense ferme et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch. Elle appelle les populations à se tenir prêt pour répondre aux mots d’ordre qu’elle viendrait à lancer en vue de faire échec à cette tentative de liquidation de nos acquis chèrement conquis.

Ouagadougou, le 17 Juillet 2016

La Coordination