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CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES : la première dame invite à une tolérance zéro contre l’excision

samedi 13 août 2016


Suite aux cas d’excision survenus au secteur 21 de Ouagadougou, la première dame du Faso, Sika Kaboré, présidente d’honneur du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, a convié la presse ce samedi 13 août 2016 au ministère de l’action sociale pour se prononcer sur la question. Cette rencontre avec les hommes de médias visait notamment à dénoncer les cas d’excisions déjà enregistrés et à inviter tous les acteurs à redoubler de vigilance pour l’abandon de cette pratique au Burkina Faso.

Non à la pratique de l’excision au Burkina Faso ! C’est le leitmotiv du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE). Ce cri de cœur est répond aux récents cas d’excision survenus au secteur 21 de Ouagadougou dont nous avions fait échos le 10 août dernier dans les lignes de Touteinfo.com. De même, les services de la Brigade Ville de la gendarmerie de Nongremassom ont encore fait cas d’excisions déjouées où sept (07) filles ont été sauvées in extremis des lames et couteaux mutilateurs. Bien que le phénomène ait connu une régression ces cinq (05) dernières années, les chiffres restent toujours alarmants et interpellateurs. En effet, 159 filles et femmes ont été mutilées en 2015 dont cinq (05) cas de décès enregistrés. Ainsi, lors de la conférence de presse tenue ce samedi 13 août 2016, la première dame du Faso, Sika Kaboré, a lancé un appel à l’élimination totale des mutilations génitales féminines au Burkina Faso. Pour elle, 38 dénonciations ont été portées à la connaissance du comité de lutte en 2015. Aussi, elle invite les partenaires techniques et financiers, les ONGs et associations, les autorités religieuses et coutumières à persévérer dans les efforts.

« Une pratique néfaste à bannir de la société »

Selon les résultats de l’enquête multisectorielle continue de 2015, environ 67,6% des femmes ont subi l’excision au Burkina Faso. Cette même source montre que la proportion des femmes excisées démunie « de manière significative » entre les générations. Une diminution due en partie à la répression entreprise par les autorités depuis un certain temps. C’est pourquoi la présidente d’honneur du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, Sika Kaboré, suggère un durcissement du code pénal pour stopper cette pratique sur le territoire burkinabè. « Mon engagement pour la cause des femmes et des filles et l’immense expérience que cela m’a apportée me permet d’affirmer sans hésiter que l’excision est une pratique néfaste à bannir définitivement de notre société », a-t-elle laissé entendre. Cette tolérance zéro, voulue par la première dame, est motivée sans doute par les résultats de l’Etude de la Démographie et de la Statistique qui révèlent que « 89% des hommes et 90% des femmes sont favorables à l’abandon total des Mutilations Génitales Féminines au Burkina Faso ». Toute chose qui devrait être consolidée et concrétisée à travers des campagnes de sensibilisation.

Noufou Ouédraogo