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Échos du palais : il tabasse une avocate en circulation et se retrouve à la barre

mercredi 25 mai 2022


Ahmad Ibrahim (nom d’emprunt), artiste chanteur de 38 ans domicilié au secteur 17 de Ouagadougou a comparu devant le Tribunal de Grande Instance Ouaga 1 le 23 mai 2022, pour s’expliquer sur des faits de coups et blessures volontaires. Il aurait volontairement porté des coups à dame Germaine, avocate de profession, de sorte à lui causer une incapacité de travail de plusieurs jours.

Les faits se sont déroulés le 12 avril 2022 à Ouagadougou, au quartier 1200 logements. Suite à une collision entre lui et un véhicule dans la circulation, Ahmad s’en est pris à la conductrice qu’il aurait roué de coups jusqu’à lui causer plusieurs blessures. Mais ce qu’il ignorait c’est que celle qu’il était en train de battre est une avocate. Après les faits, elle va saisir les juridictions et Ahmad sera conduit illico presto à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou où il est placé en détention préventive en attendant sa comparution devant le tribunal.

Conduit devant les juges du Tribunal ce jour pour s’expliquer, Ahmad nie les faits en bloc. Affirmant qu’il n’a jamais porté de coups à la victime, il soutient que c’est elle-même qui a été la première à lui porter main, et que lui n’a fait que se défendre. Selon ses explications, après l’accident, ils s’étaient repliés sous un arbre, lui et l’ami avec qui il était sur la moto, le temps de reprendre leurs esprits. Et selon ses dires, c’est la camarade de dame Germaine qui a été la première à sortir du véhicule et à le rejoindre pour s’enquérir de son état de santé. Et de poursuivre que pendant qu’il lui montrait ses égratignures, Germaine (la victime) s’est approchée et s’est mise à lui faire des réprimandes.

Elle aurait par la suite enjoint sa camarade de remonter dans le véhicule pour qu’elles s’en aillent. Face à son attitude, il dit s’être approché de la portière du véhicule dans l’intention de la raisonner. « Je lui ai dit d’être humaine, que ça peut lui arriver aussi un jour ». Ahmad explique qu’à cette remarque, la mise en cause est immédiatement descendue du véhicule et a aussitôt engagé un combat avec lui. Une version qui ne cadre pourtant pas avec le témoignage livré par l’ami avec qui il était sur la moto. Dans le procès verbal lu par le procureur, ce dernier a déclaré à la police que c’est Ahmad qui a été le premier à porter main sur la victime. Un témoignage que Ahmad conteste à son tour. « Mon ami ne voit pas bien. Il porte toujours des verres correcteurs », lance-t-il au juge.

Appelée pour livrer sa version des faits, dame Germaine a, elle aussi, rejeté la version du prévenu. Dans sa version des faits, elle soutient que c’est Ahmad qui a été le premier à lui porter des coups, et pire, au visage. Partie s’enquérir de son état après l’incident, elle dit n’avoir rien compris de son attitude lui et son ami. Les deux individus se seraient mis à lui proférer des insanités, menaçant même de mettre le feu à son véhicule. Prise de peur, elle dit être repartie vers sa voiture pour éviter que les choses déraillent. Mais elle ne l’a a pas échappé, puisque Ahmad va l’y rejoindre et lui administrer un coup de poing au visage. Une bagarre s’est ensuivie. Bagarre à l’issue de laquelle, elle verra son nez déboité en plus de plusieurs blessures qu’il lui causera sur le corps. Du reste, les certificats médicaux qu’elle verse au tribunal décrivent cela clairement.

Mobilisés pour soutenir leur consœur en difficultés, ses conseils se sont pour la circonstance constitués partie civile. Les avocats, au nombre de six, ont déploré l’attitude du prévenu. Une attitude qui pourrait pourtant ne pas être un cas isolé. Selon les avocats, ils sont nombreux, ces personnes animées d’une aigreur sans pareille qui en veulent à tous ceux qui ont une voiture et qui ne cherchent juste que ce genre d’occasion pour prendre leur revanche. Requérant qu’il soit fait du cas d’Ahmad, un exemple mémorable, pour tous ceux qui ont la main facile de se comporter de la sorte, les avocats ont plaidé pour qu’il soit condamné à la plus sévère des peines. En réclamations, ils ont demandé pour leur consœur, le paiement d’une somme de 5 millions 63 mille francs à titre des frais exposés, des frais exposés non compris dans les dépens et du préjudice subi.

Se référant à l’article 512-19 du code pénal qui réprime les actes de coups et blessures volontaires, le procureur a pour sa part, requis une peine d’emprisonnement de 12 mois avec sursis et 500 mille francs d’amende.
En attendant le verdict du juge renvoyé au 30 mai prochain, c’est un Ahmad tout plein de regrets qui a quitté la barre du Tribunal pour regagner sa place dans le box des accusés.

O.K www.touteinfo.com
NB : Image d’illustration

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