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Me Bénéwendé Sankara à propos de la répartition des postes à l’Assemblée nationale : « L’opposition veut-elle gouverner à la place de la majorité ? »

mercredi 17 février 2016


Depuis quelques jours déjà, la formation des groupes d’auto-défense, le débat autour de la distribution des postes de responsabilité à l’Assemblée nationale, ou encore le fonctionnement de la Haute cour de justice défrayent la chronique. Homme avisé de la scène politique burkinabè, 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a accepté se prêter aux questions de la Radio de toutes les générations, Ouaga FM, sur ces sujets qui font l’actualité en ce moment. C’était le mardi 16 février 2016 à Ouagadougou.

Interview réalisée par Danibé Justin SOME
Retranscription par Edoé MENSAH-DOMKPIN

Ouaga FM : Me. Bénéwendé Sankara, vous êtes le 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Vos collègues se plaignent déjà d’être lésés dans la distribution des postes à l’hémicycle. Que leur répondez-vous ?

Me. Bénéwendé Sankara : je voudrais avant tout propos, vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez pour réagir sur un débat qui n’en vaut vraiment pas la peine. Je le dis parce que la règle du consensus a été la règle basique qui a permis aux différents groupes parlementaires aussi bien de la majorité que de l’opposition de pourvoir à ces postes. Vous avez noté qu’au niveau du bureau de l’Assemblée nationale, au niveau de ces organes, il n’y a pas eu de voix discordantes. Il n’y a eu qu’une levée de boucliers au niveau des parlements communautaires. Je dois préciser qu’au niveau de l’Assemblée nationale, l’opposition à travers ses groupes parlementaires semble constituer une espèce de caucus pour pourvoir à ces postes-là. Par exemple au niveau du parlement de la CEDEAO, l’opposition était représentée par le député Salifou Sawadogo du CDP. En ce qui concerne les autres postes communautaires, l’Assemblée nationale par la voix de son premier responsable, le président Salifou Diallo avait instruit les groupes parlementaires aussi bien de l’opposition que de la majorité à se retrouver et à faire des tractations de façon consensuelle pour faire les différentes propositions. Je suis vraiment surpris par ces déclarations fracassantes tendant à dire qu’il y a du Tuk guili, tendant à dire que l’opposition a été lésée ; à moins que l’opposition ne veuille gouverner à la place de la majorité. Moi je pense à mon humble avis que la règle de la proportionnalité a été respectée dans tous les critères.

Il y a également cette affaire des Kolgwéogo, ce groupe d’auto-défense qui défraie la chronique depuis un certain temps au Burkina Faso. Dites nous quelle est votre position là-dessus. Faut-il oui ou non les démanteler ?

Je pense que la nature a horreur du vide. Les Kolgwéogo ont vu le jour à un moment donné où on en avait besoin. Rappelez-vous que quand il y a eu les attaques djihadistes, mon parti l’UNIR/PS a élevé la voix pour suggérer que l’on puisse organiser les populations afin qu’elles puissent faire des questions de sécurité leur propre problème. Moi je pense que s’il y a des abus, de la part des Koglwéogo, s’il y a des dérives comme d’ailleurs on en voit avec des structures plus formelles ; il faut plutôt travailler à les assainir, travailler à ce qu’il y ait une éducation citoyenne, travailler pour leur donner une légalité. En plus, il faut travailler de sorte qu’ils soient encadrés par les forces de défense et de sécurité, pour éviter toute dérive. Bien sûr que je condamne tout acte de nature à porter violation aux droits humains, tout acte de nature à faire entrave et à empiéter sur la justice de notre pays. Il faut rappeler que le lièvre a été levé par les magistrats professionnels qui pensent que les Koglwéogo font une justice privée. Organiser nos populations pour défendre leur propre sécurité et défendre par la même occasion ce pays j’allais dire, contribue à assurer la sécurité et c’est une bonne chose. L’autre chose, c’est de pouvoir leur donner des moyens juridiques légaux, et même les accompagnements matériels et logistiques pour qu’effectivement ces groupes soient utiles.

Dernière question M. le président, la Haute cour de justice semble ne pas bien fonctionner depuis son installation officielle ; dites-nous en tant que 1er vice-président de l’Assemblée nationale, que se passe-t-il à ce niveau ?

En réalité je pense qu’on n’a pas communiqué sur l’évolution du dossier de la Haute cour de justice. Il faut souligner que la loi dit que les magistrats parlementaires sont élus dès la première session ; ce qui veut dire que ces magistrats qui ont été désignés tout comme les magistrats professionnels, doivent être convoqués par le procureur général qui doit procéder bien sûr à l’installation des organes, c’est-à-dire renouveler le président et le vice-président. A ce jour, je dois dire à que le processus est déjà en cours et certainement dans les jours à venir, on aura la mise en place de cette Haute cour de justice conformément aux textes.

Merci.

Source Notre Temps