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Salifou Diallo président de l’Assemblée nationale : « Mettre au pas ceux qui s’adonnent à l’incivisme est un impératif »

lundi 30 mai 2016


La première session ordinaire de la 7e législature a pris fin ce lundi 30 mai 2016 à Ouagadougou. Entre autres points à l’ordre du jour, l’incivisme grandissant au Burkina Faso, la sécurité du pays et les acquis du gouvernement.

Ouverte depuis le 2 mars 2016, la première session ordinaire de la 7e législature a pris fin ce lundi 30 mai 2016. Et au moment de clore cette première session, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo est revenu sur l’insécurité grandissante au Burkina Faso. Pour qui connaît le franc-parler de l’homme, c’est sans passer par quatre chemins qu’il a déclaré : « certains de nos concitoyens confondent liberté et libertinage qui confine à l’incivisme bruyant et intolérable ». Il a alors appelé le gouvernement à mettre fin à cette situation qu’il qualifie d’inacceptable. Le président de l’Assemblée nationale a demandé à l’Etat de rétablir son autorité en faisant respecter les lois et les règlements de la république. « Mettre au pas ceux qui s’adonnent à l’incivisme relève plus que jamais du domaine de l’impératif » a-t-il martelé.

Si depuis la prise de ses fonctions, l’exécutif hésite à réagir peut-être par peur de s’attirer la foudre de l’opinion, il a reçu l’assurance de Salifou Diallo. Il l’a rassuré que le Burkina Faso dispose d’un arsenal juridique et réglementaire y relatif. Et si jamais à l’épreuve des faits, ce dispositif recelait des limites, le patron de l’hémicycle a indiqué que le parlement est tout disposé à légiférer dans ce sens aux fins de doter le pays des Hommes intègres de moyens appropriés pour plus d’efficacité de l’action gouvernementale. C’est un impératif selon le deuxième homme fort du pays car : « Force doit rester à la loi et aucun citoyen ou catégorie de citoyens ne sauraient se substituer à l’Etat pour exercer le pouvoir de coercition légale et légitime dont l’Etat doit demeurer l’unique détenteur », a-t-il souligné.

Les acquis politiques

Au lendemain des municipales, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a félicité le peuple burkinabè pour la réussite des municipales. Si certains n’ont pas

manqué de critiquer le taux de participation qu’ils jugent faible, ce n’est cependant pas le cas de Salifou Diallo. Il a salué la participation moyenne d’environ 49% selon ses dires, car même dans les grandes démocraties le taux de participation à ce type de scrutin a toujours été de cet ordre de grandeur, a-t-il indiqué. Il estime alors que la tenue de ces élections consacre le retour à une gestion décentralisée des collectivités territoriales. La leçon à retenir du scrutin d’après lui, c’est qu’il vient clore le cycle de rétablissement de l’ordonnancement institutionnel de l’Etat suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à la Transition qui s’en est suivie. « L’Etat de droit a repris ses lettres de noblesse au Burkina Faso », a soutenu le patron de l’Assemblée nationale. Il lance des piques à ses camarades d’hier en appelant les uns et les autres à la vigilance ; car certains à l’intérieur du pays ou d’autres réfugiés à l’extérieur continuent de rêver à un improbable rétablissement de l’ordre fasciste réactionnaire, a-t-il confié.

Le gouvernement encouragé à faire mieux

Si depuis quelques mois déjà, le gouvernement est acculé par les syndicats, l’actuel président par intérim du MPP Salifou Diallo a félicité l’exécutif d’avoir maintenu sa disponibilité au dialogue et à la concertation. Il lui a relevé des acquis au nombre desquels le reclassement des agents de l’Etat, la baisse des prix à la pompe des hydrocarbures de 50 francs CFA. Au nom des parlementaires, il a encouragé le premier ministre Paul Kaba Thiéba à poursuivre ses efforts de création d’emplois au profit des jeunes, de promotion économique de la femme et de réalisation d’infrastructures de base pour les populations laborieuses. Cependant, Salifou Diallou a rappelé à l’exécutif qu’il est urgent pour la justice d’examiner les dossiers pendants en vue de réconcilier les Burkinabè entre eux sur la base du sacro-saint principe vérité, justice.

Bilan statistique de la session ordinaire

Selon le capitaine du navire parlementaire, 21 projets de lois étaient inscrits à l’ordre du jour. Un projet de loi a été retiré, et un autre ajourné. Egalement, 2 propositions de résolutions sont inscrites à l’ordre du jour, a-t-il souligné. Au moment de la clôture, l’on dénombre 19 lois votées et 4 résolutions selon les chiffres donnés par Salifou Diallo. Toujours au cours de la session, il a rappelé que 17 questions orales avec ou sans débat étaient inscrites à l’ordre du jour. Au titre des questions écrites, il a relevé 40 questions.

Thierry KABORE