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Coup d’état de 2015 : Gilbert Diendiere aurait tout eu sauf l’amnistie plaidée par la CEDEAO le 20 septembre

vendredi 27 septembre 2019


Sous l’impulsion du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP), la transition connaissait un coup dur. Le 16 septembre il venait de mettre fin au pouvoir de la transition dirigé par Michel Kafando. Quelques jours après ce coup de force, soit le 20 septembre les médiateurs de la communauté des états de l’Afrique de l’ouest rendu public un accord de sortie de crise. Composé de 13 points, un point fâche les résistants de la société civile, celui portant amnistie pour les putschistes. 4 ans après, qu’en est-il de ces accords ? Pour le moins qu’on sache Dienderé et sa troupe a tout eu sauf une amnistie, toute info revient sur la journée du 20 septembre 2015 pour vous.

Un accord de sortie de crise en 13 points, tel était le palliatif pour relancer la transition au Burkina en 2015. Des négociations rendues public le 20 septembre par les présidents Macky Sall du Sénégal et Yayi Boni du Benin. Accompagnés par le représentant spécial de l’ONU en Afrique Mohamed Ibn Chambas, les deux chefs d’État avaient pour objectifs de ramener la paix au Burkina, en cette période ou les armes des éléments du régiment de sécurité présidentiel ne cessaient de crépiter face à la résistance des populations.

La trouvaille de la CEDEAO pour une sortie de crise

Un accord de 13 points pour permettre au Burkina de retrouver une vie constitutionnelle.
1. La libération sans condition des personnalités détenues au cours des événements du 17 septembre.
2. La restauration des autorités de la transition avec Kafando comme président.
3. Le retrait des militaires du gouvernement.
4. La reprise du processus électoral avec les élections au plus tard le 22 novembre
5. La CENI doit prendre toutes dispositions nécessaires pour la tenue de la nouvelle date ;
6. Le gouvernement organisera les élections.
7. Le Conseil national de la Transition s’abstiendra de légiférer dans les matières autres que celles relevant des élections et des conclusions du présent accord.
8. Les personnes inéligibles pourront prendre part aux élections.
9. Toutes les réformes profondes telles que celles liées à la réforme de l’armée seront laissées à l’appréciation du gouvernement d’après transition.
10. La cessation de la violence.
12. Les Forces de Défense et de Sécurité assureront la sécurité des personnes et des biens sur tout le territoire national.
12. L’acceptation du pardon et de l’amnistie pour les conséquences liées à la présente crise.
13. Le comité des médiateurs veillera à l’application de ces recommandations.

Une médiation dévouée

Rendu officiels les 13 points sont vus de mauvais œil par les parties prenantes. Jugée favorable aux putschistes, la société civile n’hésite pas à se démarquer de ces solutions de l’institution sous régionale à laquelle le Burkina appartient. L’accord à son point 12, crée l’agitation et le désenchantement au sein de la classe politique et de la société civile. Le docteur en droit, Abdoul karim Saidou ne passe pas mille chemins pour exprimer son désarroi sur la Rfi en ces termes : « Le fait est qu’il n’y a pas eu de sanction (de la part de la CEDEAO) comme ça a été le cas pour l’Union africaine. Cela montre véritablement que les propositions de la CEDEAO ne vont pas dans le sens du respect des droits humains, du respect de l’État de droit. Il y a une très grande déception, dans la mesure où les acquis de l’insurrection populaire ont été remis en cause », conclut Abdoul Karim Saidou. 4 ans après ce coup de force Gilberte Diendieré et ses compagnons sont condamnés. La justice et la vérité ont été rendues, une amnistie est-elle le dernier rempart pour une véritable réconciliation ? Attendons de voir qu’en sera-t-il pour l’actuel président qui fait de la réconciliation son cheval de bataille.

Camille BAKI