Côte d’Ivoire : Gbagbo et Soro vont-ils franchir l’article 4 du code électoral ?
mardi 4 août 2020
Sur la liste électorale provisoire de la Commission Electorale Indépendante (CEI), leurs noms ne figurent pas. Ni électeurs, ni éligibles. Eux ce sont des hommes bien connus de la politique ivoirienne. L’ancien président Laurent Gbagbo et son premier ministre d’alors Guillaume Soro. Leur retrait de la liste suscite des remous déjà. Une manifestation a lieu devant le siège de la CEI pour voir clair dans cette affaire.
Ils ne feront pas partir des quelques 7 millions d’électeurs ivoiriens a figuré sur la liste du fichier électoral. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont vu leurs noms retirés de la liste. Si tôt publiée, leur partisan se sont mis en branle. En ligne de mire la commission électorale indépendante (CEI) l’organe chargé des élections. Le ton vient du parti Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). « Nous avons tous constaté à la lecture de la liste électorale provisoire qui a été mise sur le site de la CEI officiellement que le président Gbagbo n’y figure pas. Après discussion, ce qu’on peut retenir, ils disent que ce n’est pas la CEI qui est responsable. Il semble qu’il y a deux raisons majeures pour que quelqu’un soit radié dans ce cas. Soit la personne est décédée, soit elle aurait perdu ses droits civiques », a expliqué Georges Armand Ouégnin, le président de EDS après une rencontre avec Ibrahim K. Coulibaly, le président de la CEI. Argument que le parti EDS compte battre en brèche et ce par une démonstration A+B lors du contentieux sur cette liste électorale prévue pour le 5 Aout 2020.
Aucune réaction officielle pour l’instant de l’autre candidat, Guillaume Soro. Néanmoins sa position parrait claire et ce grâce à une vidéo sur sa page facebook. On pouvait lire élections d’accord mais règle démocratique d’abord.
Soro et Gbagbo franchiront-ils le rubicond, quand on sait que les deux hommes ont été condamnés à 20 ans de prison ? L’article 4 du code électoral ivoirien est un obstacle. Puisque cet article, ne sont pas électeurs, les individus frappés d’incapacité ou d’indignité notamment. Il s’agit notamment des individus condamnés pour crime ; des individus condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis pour vol, escroquerie, abus de confiance, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption et trafic d’influence, attentats aux mœurs ; des individus en état de contumace ; des individus auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et, plus généralement, ceux pour lesquels les lois ont édicté cette interdiction.
Toutefois la manifestation devant le siège de la commission chargée des élections pourrait être les prémices d’une nouvelle crise. Wait and see au soir des verdicts du contentieux cette liste électorale.
Camille BAKI