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Elections :l’audit international du fichier électoral rendu public

jeudi 22 octobre 2020


Lancé le 13 octobre dernier, les experts en charge de l’audit du fichier électoral ont présenté le mercredi 21 octobre 2020 au siège de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ses résultats. Les travaux ont permis de conclure à un fichier électoral « constamment amélioré… »

La tenue d’un scrutin inclusif, libre, transparent et démocratique requiert que certaines conditions soient remplies. L’une de ces exigences est de disposer d’un fichier électoral crédible et fiable. C’est ce qui explique la réponse favorable de la Commission électorale nationale indépendante à la demande de la classe politique burkinabè qui avait souhaité un audit international du fichier électoral. En effet, la CENI a fait appel à des experts internationaux pour auditer le fichier électoral. Ce sont donc 22 auditeurs venus de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de l’Union Européenne (UE) et de l’Union Africaine (UA) qui ont, durant sept jours examiné ce fichier électoral. Ils ont procédé à la restitution dudit fichier le mercredi 21 octobre 2020. C’était en présence de l’Opposition politique burkinabè représentée par Zéphirin Diabré, l’Alliance des partis de la mouvance présidentielle par Simon Compaoré, la CENI, le ministère en charge de l’administration territoriale et des partenaires techniques et financiers.

Un fichier électoral constamment amélioré avec ses forces et ses faiblesses

L’expert Cyril Kulenovic dans la présentation du rapport a avancé que la CENI a garanti l’unicité de chaque électeur grâce à un important dédoublonnage des enrôlements multiples. Il ressort que 1 425 725 enregistrements ont été identifiés et supprimés sur la totalité de la base des données de 2012 à 2020. Il a par la même occasion loué le professionnalisme de la CENI lors des opérations d’enrôlements qui a garanti le caractère inclusif du fichier électoral avec 6 490 926 électeurs inscrits. « La CENI a fait preuve de transparence et de professionnalisme tout au long des opérations de révision et de l’audit du fichier électoral, renforçant ainsi la confiance des parties prenantes », a ajouté Cyril Kulenovic. Des travaux, on note « un fichier électoral constamment amélioré qui ne peut faire l’économie d’une refonte, compte tenu de ses limites ».

Des forces et des faiblesses décelées

Au titre des forces on peut noter l’organisation d’une révision exceptionnelle qui a permis à 2 377 601 personnes de s’enrôler. La CENI a également su s’adapter aux défis sécuritaire et à la pandémie pour permettre aux électeurs de 329 des 351 communes et de 7 694 des 9 299 villages de participer à l’enrôlement soit respectivement un taux de 94 et 83%.

En ce qui concerne les faiblesses décelées, les experts ont fait cas de la sous représentativité des jeunes et des femmes parmi les 63,2% de la population enrôlée depuis 2014. Il y a également le fait que le cadre juridique burkinabè ne permet à la CENI que de constituer son fichier électoral au travers de révisions annuelles et exceptionnelles, sans pouvoir à ce jour travailler sur des listes permanentes, notamment en s’appuyant sur un état civil efficient et sur un système d’identification unique. Ensuite, structurellement dépendante de la publication de décrets qui n’abordent pas l’entièreté d’un cycle électoral, la CENI doit organiser in fine l’enrôlement dans un délai très court, engendrant des chevauchements d’activités. Et enfin, la nature du système de révision entraîne deux faiblesses majeures à savoir l’accumulation non maitrisée des électeurs décédés, estimés entre 280 000 et 320 000 personnes dans le fichier électoral, et l’empilement de données désuètes issues des révisions de 2012, 2014 et 2015. Toutefois, « ces remarques n’entachent en rien la qualité et la sincérité du fichier électoral », a conclu Cyril Kulenovic.

Un audit qui annonce déjà la tenue d’un scrutin apaisé et crédible
Simon Compaoré représentant l’APMP à cette cérémonie a salué les différents acteurs de la classe politique burkinabè pour le consensus qui a régné autour de cet audit international du fichier électoral. Pour Simon Compaoré, ces résultats concluants marquent un pas de plus vers des élections crédibles, transparentes et démocratiques au soir du 22 novembre 2020. Et il ajoute : « de ce que nous avons entendu, on peut conclure que le fichier présent du Burkina Faso permet la tenue des élections couplées, présidentielles et législatives, le 22 novembre dans la transparence et la sincérité ». Prenant la parole au nom de l’Opposition politique, Victorien Tougouma a félicité les experts pour le travail abattu. « Notre fichier électoral n’est pas parfait et du reste, aucun ne l’est. Il comporte des forces et des faiblesses, mais nous pensons que tout cela n’entache pas la sincérité du fichier électoral », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs laissé entendre que l’Opposition politique burkinabè organisera une conférence de presse pour « mieux rentrer en profondeur » dans la lecture de l’audit fait sur le fichier électoral.

En rappel, la campagne électorale s’ouvre le 31 octobre à 0h pour des élections couplées législatives et présidentielles, qui se tiendront le 22 novembre 2020.

Jean Babehinibè KAMBOU(stagiaire)

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