Deux ans après le décès de Lionel Kaboui, sa famille est encore sous le choc. Elle dénonce une tentative de classer le dossier qui relève pourtant d’un assassinat contrairement à la thèse de mort de maladie inscrite sur son acte de décès. Emmanuel Kaboui ,le père de la victime a animé un point de presse le 25 avril 2022 à Ouagadougou pour demander vérité et justice dans cette affaire.

Lionel Kaboui, un jeune de 23 ans « a été assassiné par balle de gendarmes le 06 juin 2020 aux environs de 4 H du matin alors qu’il se déplaçait seul dans son véhicule » selon sa famille. 23 mois après les faits, les parents de la victime courent après la justice qui tarde à faire la lumière sur cet assassinat.

Pour le père Emmanuel Kaboui, d’après les éléments à la possession de la famille, Lionel a été victime des balles des gendarmes en faction à l’hôtel Palace dans la matinée du 4 juin 2020.Selon lui, la piste d’une bavure des éléments est plausible. Puisque que son véhicule a été touché par des balles alors qu’il roulait sur la voie publique. « Il a été assassiné de dos alors qu’il ne représentait aucun danger pour lui (ndlr le gendarme qui a tiré).

Le conférencier Emmanuel Kaboui égraine plusieurs autres pistes qui pointent la responsabilité des trois gendarmes en garde à l’hôtel. A l’en croire, les douilles des balles qui ont tué son fils ont été soigneusement balayées par les éléments pour effacer la piste d’un acte prémédité.

Mieux la cassette de la vidéo surveillance qui devrait permettre de revoir la scène a été retirée de l’hôtel, et le véhicule criblé de balles déporté à la gendarmerie de Ouaga 2000.

Toujours sur ce point, le père clame l’innocence de son fils qui n’a pas fait usage d’une arme pour agresser les gendarmes en poste à l’hôtel contrairement à ce qui s’était dit. Seules les traces de balles de Kalachnikov qui appartiendraient aux gendarmes ont été retrouvées sur la scène de crime soutient-il.L’hotel n’a pas été impacté par aucune trace de tirs ajoute-t-il.

Sur le plan judicaire, le dossier Kaboui n’évolue guère. Le parquet a confié l’affaire à un juge d’instruction mais rien ne semble bouger neuf mois après.
Emmanuel Kaboui appelle alors la justice à faire la lumière sur ce drame dont la famille peine à faire le deuil.
« Nous demandons aux nouvelles autorités de faire avancer le dossier pour que Lionel soit blanchi » demande le père.

Emmanuel Kaboui se dit choqué du fait que sur l’acte de décès de son fils, le médecin stipule qu’il est mort d’une maladie alors que l’autopsie montre qu’il a reçu des impacts de balles à la nuque.
En rappel, c’est de retour d’une soirée de son anniversaire le 06 juin 2020 que Lionel en rentrant chez lui va trouver la mort suite à des blessures que la famille estime des balles qu’il aurait reçu face à l’hôtel Palace.

Alain YAMEOGO