Journée du Bâtisseur de l’Oubritenga : « une halte pour célébrer toutes ces femmes, tous ces hommes qui se distinguent… »
mardi 14 mars 2023
La journée du Bâtisseur de l’Oubritenga est une journée dédiée aux citoyens qui s’investissent dans le développement de la province de l’Oubritenga. Cette journée de distinction et d’hommage, première du genre se tient le samedi 18 mars 2023. Elle est organisée par Alassane Ouédraogo, journaliste dans la ville de Ziniaré. Dans cet entretien, il nous décline les objectifs visés par la JBO. Il répond également à d’autres questions à savoir l’organisation pratique des populations pour contrer la menace terroriste dans la région. Le plateau-central étant la seule région épargnée des attaques terroristes au Burkina.
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TOUTE INFO : Bonjour monsieur Alassane Ouédraogo, vous êtes à l’initiative de la Journée du Bâtisseur de l’Oubritenga, à quoi répond une telle journée ?
Alassane Ouédraogo : La journée du Bâtisseur de l’Oubritenga, c’est une journée dédiée à l’ensemble de tous ceux qui fournissent des efforts pour donner un beau visage à la communauté. C’est-à-dire qu’au-delà des intérêts individuels, commerciaux ou politiques, il y a des gens qui se distinguent par leur dévouement à offrir à l’ensemble du collectif un bien-être. Et ça ce ne sont pas pour des raisons personnelles. Nous nous sommes dit qu’il y a lieu de dire à ces personnes que ce qu’elles font c’est vu et doit être célébré. C’est une halte pour célébrer toutes ces femmes, tous ces hommes qui se distinguent malgré l’effritement de notre société.
TOUTE INFO : En quoi va consister exactement la Journée du Bâtisseur de l’Oubritenga (JBO) ?
Alassane Ouédraogo : La JBO est prévue le 18 mars prochain à Ziniaré, chef-lieu de la région du Plateau Central. Elle va se dérouler en deux grandes étapes. C’est d’abord une cérémonie de distinction. Si vous voulez, nous allons remettre des prix, des trophées, des attestations à ceux que nous aurions identifiés comme des citoyens modèles. Ceux que nous appelons dans le cadre de l’activité, les citoyens bâtisseurs. Ensuite, il y a une conférence publique autour du thème qui est « le défis de la citoyenneté dans un contexte de crise sécuritaire ». On tente d’avoir quelqu’un de la gendarmerie pour animer cette communication.
TOUTE INFO : Qu’est-ce qui vous a le plus motivé à initier la JBO ? Le déclic c’était quoi ?
Alassane Ouédraogo : Le déclic c’est que je suis journaliste et nous suivons les gens dans ce qu’ils posent comme action sous les feux des projecteurs ou dans l’ombre. Actuellement nous sommes dans une période de transition, ce n’est pas une période politique. La politique politicienne à fait profil bas ces temps-ci. Donc tous ceux qui qui s’engagent à accompagner ces nombreux déplacés internes qui envahissement nos villes, ceux qui accompagnent le développement local ; l’État lui seul n’y arrivant pas, ce sont ces gens-là qu’il faut remercier et encourager. C’est surtout cela. Il y a des gens qui s’engagent sans rien attendre, souvent dans l’anonymat. Il faut célébrer ces personnes. Notre souhait c’est que ces personnes sachent que c’est vu et ça doit être dit.
TOUTE INFO : Est-ce qu’il y a des profils types de personnes identifiées qui doivent avoir des prix ?
Alassane Ouédraogo : Oui il y ‘a des profils mais pas des personnes (rire). Il y ‘a un certain nombre de catégories que sont la « paix et la cohésion sociale », il y a le « leadership féminin », le « leadership jeune », parce qu’on pense que ce sont les deux catégories les plus vulnérables de notre société. On a aussi la catégorie « protection de l’environnement ». La protection de l’environnement parce que c’est une question de développement durable. Nous vivons des instants de dégradation avancée de la nature. Donc il faut y songer. On va aussi récompenser une personne morale c’est-à-dire qu’au-delà des individus, on va décerner un prix à l’OSC (organisation de la société civile ndlr) impactant. Au de-là de ces prix il y a le prix qu’on a appelé le prix du grand Bâtisseur, qui est au-dessus de la mêlée et donc sera notre homme de l’année écoulée.
TOUTE INFO : Le plateau central est la région qui n’a pas subi d’attaque terroriste jusque-là. Est-ce que dans la stratégie, quelque chose se fait au niveau des communautés pour sensibiliser sur la menace ?
Alassane Ouédraogo : Personne ne peut donner la garantie que sa zone ne sera pas annexée mais on peut émettre le souhait. Il y a quand même des actions sur le terrain. On a la chance qu’on a des acteurs assez crédibles qui se battent jour et nuit. Je ne voudrais pas citer de noms de peur d’en oublier mais il y a des leaders coutumiers qui font un travail énorme. On a également une association appelée association des ambassadeurs de la paix, qui regroupe des personnes morale assez crédibles, qui font un travail assez remarquable. Elles arrivent à étouffer un certain nombre de tensions communautaires et locales. Même au niveau de la participation à la lutte contre le terrorisme, à l’Oubritenga, je pense que c’est un exemple. On voit des actions qui sont engagées pour donner le bon message à la population. Il y a des festivités qui se font et impliquent toutes les communautés vivant dans les différents chefs-lieux de communes. Donc ce sont des exemples. Il faut encourager ces types d’actions.
TOUTE INFO : La JBO, on en a beaucoup parlé. Est-ce qu’il y a d’autres actes qui vont rythmer la journée ?
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Alassane Ouédraogo : Il y’aura également des prestations musicales qui vont rythmer la journée. Nous avons voulu que tous les artistes qui vont se produire le fassent sous le thème. Nous voulons que la musique qui va être jouée touche la sensibilité des uns et des autres et participe au thème général. Nous demandons donc tous les fils et filles de la province à s’implique pour une réussite de la journée.
Propos recueillis par Alain YAMEOGO